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07/23/2025

ASSO ALLOUAGNE STOP INONDATIONS

L’association Allouagne Stop Inondations demande l’achèvement des mesures contre les crues

Plusieurs ouvrages – bassins de rétention, recalibrage du Grand Nocq – ont été réalisés depuis la crue centennale d’août 2002, qui a durablement traumatisé les Poulouches, mais le compte n’y est pas, estime Allouagne Stop Inondations. L’association demande la réalisation de 14 000 m3 de capacité de rétention et de mesures agroenvironnementales.
Par Ruben Muller – Infographie Jérémy Lemaire et Juliette Estrade

Temps de lecture:2 min

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La crue de 2002, un traumatisme

Dans la nuit du 26 au 27 août 2002, un terrible orage s’abat sur Allouagne, Chocques, Labeuvrière… « Il n’y avait pas de vent, un gros cumulonimbus a stagné là et la pluie est tombée dru pendant des heures, décrit Christian Lenglart, président de l’association Allouagne Stop Inondations. On estime que 80 mm/m² sont tombés cette nuit-là. La D 943 a été inondée, des torrents se sont déversés dans les rues, le macadam a été arraché et 300 maisons ont été sinistrées. »

Je connais des gens qui ont déménagé parce qu’ils ne supportaient plus le bruit de la pluie sur la lucarne de toit.”
Christian Lenglart, président d’Allouagne Stop Inondations
 

Il insiste : « Ça a été un vrai traumatisme pour certains habitants : je connais des gens qui ont déménagé parce qu’ils ne supportaient plus le bruit de la pluie sur la lucarne de toit. Moi, en voyant l’alerte orage hier (le 25 juin), j’ai garé ma voiture sur un point haut, posé mes batardeaux devant ma porte et j’ai passé la nuit sur les sites de météo. » Même son de cloche chez le vice-président Jean-Jacques Verstraeten, agriculteur : « En 2002, j’avais un mètre d’eau dans toute l’exploitation et j’ai tout perdu. Hier, je me suis levé toutes les heures pour vérifier le niveau de la rivière. On n’a su s’endormir qu’une fois que la pluie a cessé. »

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Allouagne Stop Inondations, « le souci de comprendre »

L’association est fondée dans la foulée de cette catastrophe par André Bourdon, « qui n’avait pas été sinistré mais qui avait le souci de comprendre pour que ça ne se reproduise pas, raconte Christian Lenglart. Il a instauré un devoir de vigilance et de mémoire (notamment à travers le documentaire Dix ans après). S’il y a des relevés pluviométriques aujourd’hui, c’est grâce à nous ». Le président, Jean-Jacques Verstraeten et le trésorier Luc Vandermersch ont installé des pluviomètres dans leurs jardins, « on mesure toutes les 24 heures et on transmet les données au syndicat mixte pour le schéma d’aménagement et de gestion des eaux de la Lys (SYMSAGEL) ».

 

Allouagne Stop Inondations a été associée aux études de lutte contre les inondations, « on a participé à huit comités de pilotage et on s’est formés comme ça. On est les seuls acteurs de l’époque à être encore présents : les décideurs ont changé, notamment parce que la Communauté de communes Artois-Lys a fusionné avec la Communauté d’agglomération Béthune-Bruay. À l’époque, la CAL avait plus de compétences qu’Artois Comm. en matière d’inondations car son territoire était plus vulnérable et qu’André Flajolet, le maire de Saint-Venant, avait été rapporteur de la loi sur l’eau quand il était député », rappelle Christian Lenglart.

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Ce qui a été fait

 

 

En décembre 2004, le cabinet d’ingénierie BRL a publié la synthèse de son étude, qui établit un programme de travaux. Il prévoit la réalisation de bassins de rétention pour une capacité totale de 41 000 m3. La CAL a creusé les bassins de la Riviérette (7 000 m3, près du cimetière) en 2003, du Champ Tournant (16 000 m3, près de Lozinghem) en 2007 et de la salle de sport (4 500 m3) en 2015, pour compenser l’abandon de celui du Champ Pruvost (18 000 m3), condamné par une fronde de riverains.

Depuis 2003, la Communauté de communes Artois-Lys a creusé trois bassins de rétention. À sa suite, l’agglo a, elle, recalibré le Grand Nocq.
 

La mesure la plus spectaculaire a été le recalibrage du Grand Nocq, un petit cours d’eau qui évacue les eaux pluviales et de ruissellement vers la Clarence, en 2020 et 2021. L’agglo y a consacré 2 M€. Ainsi élargi, il a vu son débit tripler et n’est pas sorti de son lit lors des derniers épisodes orageux, comme ça avait été le cas en 2002, 2015, 2016

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La protection n’est pas achevée

Reste que le bassin de la salle de sport, avec ses 4 500 m3 de capacité, rend près de 14 000 m3 à celui qui était prévu au Champ Pruvost. Christian Lenglart, alors adjoint au maire, avait salué son utilité mais pointé ce déficit de stockage après l’inondation du 13 août 2015. L’orage du 17 août 2022 a lui aussi montré les limites de la protection. « Aujourd’hui, on veut faire une piqûre de rappel, alors que le SYMSAGEL doit lancer son 4e programme d’actions de prévention des inondations (PAPI 4). Ces 14 000 m3, ça représente un tiers de la capacité de stockage préconisée par l’étude de BRL. »

 
Allouagne Stop Inondations demande l’achèvement des mesures de protection mais appelle aussi particuliers et entreprises à limiter l’imperméabilisation des sols.

Outre ce bassin de rétention, l’association pointe la quasi-absence de mesures agroenvironnementales – haies, zones enherbées, fossés stockants et fascines – « qui visent à retenir l’eau en amont dans le sol, ce qui permet de lutter contre les inondations – ça retient le limon qui ne vient pas remplir les cours d’eau et les bassins – et de préserver son capital antiérosion ». Sur le linéaire de 7 kilomètres prévu, seuls 300 mètres ont été réalisés. Or, en l’absence de ces mesures et du bassin manquant, la buse d’évacuation du Grand Nocq, sur l’A26, ne peut pas être élargie, solidarité amont-aval oblige.

 

Reste que l’association ne compte pas que sur l’agglo et le SYMSAGEL pour lutter contre les inondations. « Notre protection dépend de chacun de nous : il faut limiter l’imperméabilisation, respecter les plans locaux d’urbanisme… Aujourd’hui, la réglementation est respectée pour les constructions nouvelles mais quand on modifie l’ancien, c’est l’anarchie et les moyens de contrôle sont inexistants », soupire Christian Lenglart.

06/03/2025

SAGE LYS

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CONVENTION AVEC LA BELGIQUE

France et Flandre signent une convention sur les eaux, déjà opérationnelle 

Olivier Berger
Gestion des crues. Quinze ans après le début de la négociation   et quatre après l’entrée en service d’un dispositif de pompage  des eaux des crues, la convention transfrontalière a été signée, hier,  à la préfecture du Nord à Lille. 
Visiblement, la coopération transfrontalière coule moins de source que l’eau des canaux transfrontaliers. Après quinze ans de négociations, la France et la Flandre ont signé, hier, à la préfecture de Lille, la convention Mageteaux de gestion de l’écoulement des eaux du canal Dunkerque-Furnes-Nieuport et des wateringues des Moëres lors des crues. Alors que le dispositif était déjà opérationnel en 2021 et s’est révélé efficace lors de la crise de l’hiver 2023-2024 !
L’équipement additionnel, une station de pompage (2,5 m³/s) sur le Speievaart côté belge, une vanne aux 4 Écluses à Dunkerque et un système numérique de gestion coordonnée, est le fruit d’un financement transfrontalier européen (Interreg, 1 million d’euros sur un budget total de plus de 2 millions). L’institution intercommunale des wateringues, présidée par le maire de Gravelines et signataire de la convention, Bertrand Ringot, ne peut que s’en féliciter.
L’UE, une assurance-vie contre les crues
« L’Europe est notre assurance-vie face au changement climatique », en a conclu, avant de se rendre à Dunkerque, Jean-Noël Barrot, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, attentif à la résilience des villes et territoires littoraux face au recul des traits de côte.
Il a concédé volontiers que « la coopération peut parfois être dure, exigeante, longue, mais elle produit des effets puissants ». D’ailleurs, on attend toujours la création d’une commission mixte de coopération transfrontalière et le projet de champ éolien off-shore au large du Dunkerquois, le long de la frontière, demeure un sujet de discorde avec nos voisins ostendais, flamands et belges.
Le ministre-président de la région flamande, Matthias Diependaele, a pu, en français s’il vous plaît, se réjouir d’avoir « franchi une étape dans la longue histoire de gestion des eaux qui lie la France et la Flandre ».
La première convention sur les eaux du polder du vaste delta de l’Aa date de 1890.