http://www.google.com/analytics/ https://www.google.com/analytics/

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/16/2022

LA LYS association de defense

« L’horizon est loin de s’éclaircir »  

Saint-Venant Suite aux dernières grosses inondations, un peu partout dans notre secteur, l’association de défense contre les inondations de Saint-Venant a procédé à un état des lieux  
Comme après chaque inondation, l’association de défense contre les inondations de Saint-Venant étudie ce qu’il s’est passé. Cette fois-ci, l’association a envoyé un courrier détaillant les relevés à Olivier Gacquerre, président de la Communauté d’agglomération Béthune Bruay Artois Lys romane, au maire d’Isbergues et au maire de Saint-Venant. « On n’est pas là pour réclamer la tête de qui que ce soit. On voudrait que les raisons de ces inondations disparaissent petit à petit. On aimerait que ça change » , lance Daniel Secq, président.
Les membres de l’association ont centralisé les données et ont réalisé une sorte d’état des lieux, « un simple constat. Il ne procède pas d’une vision pessimiste visant à alarmer, mais d’une simple énumération de faits connus visant à informer. » L’association est revenue sur la pluviométrie des 27-28 novembre, « la cause première » . Les précipitations étaient concentrées sur un axe Dunkerque - Saint-Pol avec 31,4 mm vers Aire-sur-la-Lys, sur un sol gorgé d’eau.
Autre volet important, le canal à grand gabarit. Depuis le début des années 2000, celui-ci est associé à la lutte contre les inondations. Sa grande superficie permet d’accumuler une grande quantité d’eau et il peut soulager la vallée de la Lys en évacuant une partie de ses eaux vers la Deûle aux écluses de Cuinchy ou bien vers l’Aa via l’écluse des Fontinettes à Arques. « Mais on a découvert qu’il peut aussi importer des grandes quantités d’eau. Il accueille des rejets contrôlés d’une dizaine de petits cours d’eau pour compenser ses pertes. Et malheureusement, beaucoup d’autres non contrôlés, sauvages. Il en resterait encore 150 ! »
LA LYS S’ENCOMBRE
Cet énorme volume d’eau oblige à des délestages notamment par la Lys au nœud d’Aire. « On envoie alors sur Saint-Venant-Merville de l’eau qui normalement ne devrait pas y passer, et ceci au moment où ces villes sont déjà soumises aux inondations. Et VNF procède à ce délestage souvent lorsque la décrue s’amorce. Ce qui maintient un niveau dangereusement élevé, voire le fait remonter. Il me semble nécessaire qu’une révision du protocole d’utilisation de canal puisse être rapidement engagée » , lance Daniel Secq.
Enfin, le dernier questionnement de l’association concerne la Lys dont « la gestion relève du casse-tête » selon Daniel Secq. Des pluies aujourd’hui plus intenses, plus brutales et qui ruissellent donc plus facilement. « Cette eau ravine les champs, érode les surfaces qui ne sont pas protégées par la végétation. Elle se charge de bonne terre arable que l’on retrouve dans les rivières. On a déjà mesuré un taux de 0,6g/litre de matières en suspension (MES) à Saint-Venant. Ce n’est alors plus de l’eau de qualité moyenne, ce n’est même plus de l’eau c’est de la boue ! À Aire-sur-la-Lys, avec un débit de 32 m 3 ce sont 19 kg de terre qui passent à chaque seconde. » Arrivées dans la plaine, le courant étant plus faible, ces MES se déposent et constituent des sédiments qui encombrent le lit de la Lys.
Pour que la lutte contre les inondations porte ses fruits, l’association préconise de terminer l’ensemble des ouvrages prévus, d’actualiser les actions et les dispositions réglementaires qui les encadrent, de revoir le protocole de gestion du canal en cas de crue, et d’appliquer un véritable plan de lutte contre le ruissellement et l’érosion des sols. « Sans cette volonté, la Lys ne sera plus en capacité d’évacuer les crues à venir » , conclut l’association.

Les commentaires sont fermés.