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02/23/2014

Inondations bénéfiques pour les cultures

http://www.reporterre.net/spip.php?article5441

 

"Les inondations sont bénéfiques pour la biodiversité et contre la sécheresse"

ENTRETIEN AVEC KARL MATTHIAS WANTZEN

vendredi 21 février 2014

  •  
 

Les inondations récurrentes ne sont pas le seul fait de la nature. L’homme

a oublié comment fonctionne un fleuve, qui a besoin de zones inondables

pour se réguler. En construisant sur ces zones et en voulant contenir les cours

d’eau, l’homme augmente les risques et va au-devant de dégâts énormes.

Explications du chercheur Karl Matthias Wantzen.


« Le fleuve est composé de deux parties : celle où l’eau coule et celle où l’eau déborde.

La zone d’inondation est très importante. »

Karl Matthias Wantzen est professeur d’écologie à l’université François Rabelais de Tours.

Ce scientifique est né sur les bords du Rhin, en Allemagne. Spécialiste des milieux aquatiques,

il travaille notamment sur la restauration des cours d’eau. Il rappelle que l’inondation est

un phénomène naturel et important pour le fonctionnement des rivières.

Reporterre - Pourquoi les crues deviennent-elles si dévastatrices ?

Karl Matthias Wantzen - L’homme a toujours cherché à s’implanter sur les bords

de rivières. Il y trouve ce qu’il faut : du bois, des poissons, de l’eau potable, un moyen

de transport, la navigation. Mais la densité d’occupation des bords de fleuve a augmenté

à partir de la révolution industrielle. Or un fleuve est un système très dynamique.

Beaucoup pensent que ce n’est qu’un cours d’eau, mais il est composé de deux parties :

celle où l’eau coule et celle où l’eau déborde. Cette dernière est très importante :

elle permet de purifier l’eau, de la stocker dans des nappes phréatiques.

On y trouve une grande biodiversité.

Sur ces zones ont été construites des villes, des manufactures.

Pour protéger les constructions, des digues ont enserré les fleuves,

les empêchant de s’autoréguler. Conséquence : les inondations font des dégâts énormes.

A quoi les zones inondables servent-elles ?

Aujourd’hui, on a totalement oublié l’utilité des crues. Le changement climatique provoque

de grandes phases de pluie mais aussi de grandes périodes de sécheresse.

C’est aux abords des rivières et des fleuves que le surplus d’eau s’infiltre et rejoint

les nappes phréatiques, créant ainsi des réserves pour les périodes de sécheresse.

Les zones inondables sont de véritables espaces tampons. Mais on l’a totalement oublié.

Les terres agricoles sont drainées et l’eau est déversée directement dans la rivière.

Comme elle ne passe pas dans la zone tampon, elle n’est pas purifiée. Elle transporte

donc beaucoup de nutriments qui se perdent plutôt que de fertiliser la terre.

C’est de cette charge de nutriments que vient la couleur café au lait des rivières en crue.

C’est aussi en raison de cet excès de nutriments que les estuaires sont envahis d’algues vertes.

Comment éviter les dégâts causés par les crues ?

Il faut restaurer les rivières et les zones humides afin de permettre une meilleure infiltration

des eaux de pluie dans les nappes phréatiques. On peut apprendre beaucoup grâce aux

traditions des habitants des bords des fleuves : les bâtiments sur pilotis ou les pratiques

des pêcheurs professionnels. Ces derniers ont presque disparu des grands fleuves à

cause de la pollution et des changements d’habitudes alimentaires de la population.

Pourquoi l’homme persiste-t-il à urbaniser les zones inondables ?

On dirait que parfois, la mémoire des hommes est très courte. Ceux qui vivent une crue

centenaire se sentent tranquille à l’idée que la prochaine se produira dans cent ans.

Ils ne seront probablement plus là !

Pourtant, en Allemagne, deux crues centenaires ont eu lieu en douze ans.

Et malgré les promesses, les élus ont fait très peu de choses pour réduire les dégâts.

Les gens reconstruisent. Ils continuent à s’installer sur les zones inondables, parce que

c’est très joli. Un vieux dicton entendu en Allemagne dit :« Qui choisit le fleuve comme

voisin ne doit pas être étonné quand le fleuve lui rend visite de temps en temps,

comme le font les voisins. »

- Propos recueillis par Flora Chauveau


Source : Flora Chauveau pour Reporterre

Photo :
- Portrait : Karl Matthias Wantzen
- Inondation : France 3 Aquitaine

Lire aussi : Les inondations dans le Var ne sont pas une catastrophe naturelle

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02/10/2014

LOI ANTI PESTICIDES

http://www.maire-info.com/article.asp?param=16912&PARAM2=PLUS

 

La loi anti-pesticides promulguée

Aussitôt adoptée, aussitôt promulguée : il n’aura fallu que quelques jours
pour que soit publiée au Journal officiel (samedi), la loi n°2014-110
« visant à mieux encadrer l’utilisation des produits phytosanitaires ».
Cette loi, c’est le sénateur-maire de Saint-Nolff, Joël Labbé, qui en est
à l’origine. Lui qui a été l’un des premiers maires à imposer l’interdiction
des pesticides sur le territoire de sa commune avait déposé, l’été dernier,
une proposition de loi plus ambitieuse encore, puisqu’elle prévoyait
d’interdire l’usage des désherbants chimiques non seulement dans les
collectivités, mais également sur le domaine de RFF ou des aéroports.
Ces dispositions n’ont pas été retenues par les parlementaires.
En revanche, ceux-ci ont accepté l’idée d’interdire totalement
– à partir du 1er janvier 2020 – l’usage des pesticides « pour l'entretien
des espaces verts, des forêts ou des promenades accessibles
ou ouverts au public et relevant du domaine public ou privé »
dans toutes les collectivités locales. Celles-ci ont donc désormais six ans
pour réorganiser leurs services techniques, à l’image des 40% de
collectivités qui ont déjà franchi le pas, et leur apprendre
des modes d’entretien des talus, des cimetières, des espaces verts
ou de la voirie, plus respectueux de l’environnement :
de la traditionnelle binette au désherbage thermique (au chalumeau),
les techniques ne manquent pas.
La loi s’attaque aussi à l’usage des pesticides par les particuliers.
En effet, à compter du 1er janvier 2022, la vente des pesticides
sera interdite aux particuliers, ainsi que leur usage – à l’exception
« des traitements et mesures nécessaires à la destruction
et à la prévention de la propagation des organismes nuisibles
mentionnés à l'article L. 251-3 » du Code rural et de la
pêche, c’est-à-dire les virus, mycoplasmes et autres agents pathogènes.
Dès 2022 donc, il sera non seulement impossible d’acheter
des pesticides dans les jardineries, mais il deviendra illégal –
et passible de fortes amendes – de les utiliser
« pour un usage non professionnel ».

Télécharger la loi n°2014-110 du 6 février 2014.