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06/12/2014

POLLUTION VUE PAR DAILYNORD

DAILYNORD :
 
RÉALITÉS PAR DAILYNORD | 07H00 | 10 JUIN 2014


Ecologie en Nord-Pas-de-Calais (1/2) : votre environnement est-il pollué ?





C’est loin d’être un scoop : la région Nord-Pas-de-Calais est foncièrement polluée. Sauf que pour la première fois, la Direction Régionale de l’Aménagement et du Logement (DREAL) a publié un état des lieux détaillé. Exploration de cartes pour visualiser quels endroits sont les plus pollués dans la région.

[size=11]Il n’y a pas que l’industrie qui soit responsable de la pollution de l’air. [size=11]Crédit FlickR Billy Wilson Photography
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Des sols riches mais pollués par une histoire industrielle forte. Une ressource en eau importante mais dont la qualité doit être fortement améliorée. Du côté de l’air, des particules fines cancérigènes dépassent régulièrement les seuils réglementaires. Le premier état des lieux exhaustif de l’environnement en Nord-Pas-de-Calais, effectué de la DREAL en concertation avec près de 80 acteurs régionaux, n’est guère réjouissant.
Pollutions des sols variées et anciennes
Les sols du Nord-Pas-de-Calais sont d’une richesse incroyable : arsenic, dioxines, cadnium, cuivre, nickel, plomb, PCB, hydrocarbures, etc. On trouve presque toute sorte de polluants sous nos pieds ! La faute à qui ? Au passé industriel, qui a laissé d’importantes séquelles, notamment dans les agglomérations de Lille et de Valenciennes. Les bassins de Lens-Hénin, Béthune-Bruay ainsi que le littoral du Calaisis, de Dunkerque, du Boulonnais, ne sont pas épargnés. Avec ses 641 sites recensés comme pollués par l’industrie (soit 3200 hectares), la région regroupe à elle seule 14% des sites industriels pollués à l’échelle nationale, juste derrière Rhône-Alpes.

[size=11]Inventaire des sols pollués ou potentiellement pollués en Nord-Pas-de-Calais. Crédit DREAL Nord-Pas-de-Calais
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Pollution des eaux critique
Même si ça s’améliore doucement, les cours d’eau ont loin d’avoir retrouvé un « bon état écologique ». Selon la DREAL, « les cours d’eau dégradés tendent vers une amélioration », passant de « médiocre » ou « mauvais » à « moyen ». Reste que les bassins de l’Aa (dans le Dunkerquois), de la Lys et de la Deûle (dans et autour de la métropole lilloise)  et la Scarpe (dans le Douaisis) affichent une qualité clairement insatisfaisante. Parmi les molécules polluantes retrouvées, des matières organiques (provenant des déchets ménagers, agricoles ou industriels), des pesticides mais aussi des phosphates (provenant des engrais ou des détergents), des HAP (déchets de la combustion incomplète du pétrole et du charbon) et des molécules médicamenteuses. Il n’y a guère que la Canche, l’Authie, dans le Sud-Ouest du Pas-de-Calais, qui affichent un vert de bonne santé dans la région…
Même topo pas très réjouissant du côté des eaux souterraines, pourtant globalement abondantes. Normal, elles restent particulièrement vulnérables aux pollutions de surface. “Attention à bien différencier les pollutions des eaux de surface et de la nappe phréatique”, prévient la DREAL. Pourquoi ? Parce que le parcours de l’eau de la surface vers ces nappes reste lente. A tel point que l’on y retrouve encore des substances interdites depuis plusieurs années… « La région est l’une des plus concernées par les problèmes de qualité de des eaux en France ». Avec en tête des territoires concernés Lens-Hénin, Béthune-Bruay, Lille, Roubaix-Tourcoing et le Douaisis.

[size=11]Les eaux de surface, principalement les cours d’eau, sont plutôt en mauvais état dans la région. Crédit DREAL Nord-Pas-de-Calais
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Pollution de l’air préoccupante
Sur le triangle Lille-Roubaix-Tourcoing, à Lens ou encore à Saint-Omer ont dépassé régulièrement les seuils limite de polluants atmosphériques ces dernières années. A commencer par ceux des particules fines, considérées comme cancérigènes car s’infiltrant facilement dans les poumons. “Avec 12000 à 15000 litres respiré par jour et par personne, on peut considérer que 90% des habitants sont concernés par les particules fines, avec à la clef des mois (voire des années) d’espérance de vie perdus”, prévient la DREAL qui avance quelques chiffres : la réduction d’un tiers de la pollution de l’air pourrait éviter 300 morts précoces par an, essentiellement à cause des maladies cardiovasculaires.
D’où viennent ces particules fines ? Des moteurs diesel, des chauffages au bois ou encore de l’industrie.  Les territoires les plus exposés ? La métropole lilloise encore, le bassin minier, l’Audomarois pour l’essentiel, avec jusqu’à plus de 50 jours de dépassement des seuils par an. Mais les Nordistes installés à la campagne ne s’en tirent pas pour autant d’affaire. En 2007, les dépassements ont au final concerné 90% des habitants du Nord-Pas-de-Calais (contre 24% en Rhône-Alpes ou 33% en Ile-de-France). Et encore, on ne vous parle pas ici d’autres molécules au doux nom de dioxyde d’azote, de soufre voire de l’ozone…

[size=11]En rouge, les régions qui ont totalisé plus de 50 jours de dépassement de la valeur limite des particules fines en 2011. Crédit DREAL Nord-Pas-de-Calais/Atmo Nord-Pas-de-Calais
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Autres pollutions menaçantes
La pollution lumineuse touche de plein fouet la région Nord-Pas-de-Calais. Aucune des grandes agglomérations régionales n’échappe au phénomène avec Lens, Douai, Valenciennes, mais aussi Calais, Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Arras et encore et toujours la métropole Lille-Roubaix-Tourcoing. Cette pollution lumineuse ne provient pas seulement de l’éclairage public : les alentours des bureaux et les enseignes des centres commerciaux y sont aussi pour quelque chose ! Quel est le problème ? “Les sources de lumière artificielle nocturnes modifient profondément le comportement de certaines espèces.
La connaissance de l’exposition au bruit avance peu à peu dans la région, avec une cartographie en cours recensant notamment les “points noirs du bruit, lorsque le niveau sonore à proximité d’une route dépasse les 70 décibels. L’étude de la DREAL souligne en outre que les effets sur la santé des ondes électromagnétiques (micro-ondes, téléphones portables, WIFI ou des réseaux électriques) sont encore bien mal connus.

Un état des lieux exhaustif
Pour réaliser un état des lieux exhaustifs, la DREAL (Direction Régionale de l’Aménagement et du Logement) mis autour de table plus de 80 acteurs : collectivités, élus mais aussi associations, entreprises, etc. Et apparemment, il n’a pas été facile de mettre tout le monde d’accord pour publier ce premier tome, proposant une “synthèse rigoureuse et pédagogique de la connaissance actuellement disponible” sur le sol, l’eau, l’air, le climat, la biodiversité, les milieux naturels, les paysages, les ondes et les ressources.
Le plus dur reste à venir puisque la DREAL ambitionne d’éditer un deuxième tome, pour isoler les pressions exercées sur l’environnement. Ce qui reviendra à identifier les sources de pollution. Un troisième et quatrième tome sur les enjeux régionaux et territoriaux devrait ensuite entamer une grande concertation pour savoir quelles solutions à adopter pour limiter les pollutions dans la région.
L’ensemble de l’étude est consultable en ligne, sur le site de la DREAL Nord-Pas-de-Calais.

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