Le comité de bassin Artois-Picardie et l’Agence de l’eau ont présenté lundi le nouveau SDAGE, le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux pour la période 2022-2027. Celui-ci doit permettre de répondre aux différents enjeux autour de l’eau douce, de sa disponibilité à son utilisation.
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HAUTS-DE-FRANCE.
L’essentiel de nos ressources en eau vient des nappes phréatiques, dans lesquelles on pompe. Si on pompe trop, le réservoir se vide.
L’eau douce pourrait venir à manquer dans les prochaines années. C’est le constat dressé par l’Agence de l’eau et le comité de bassin Artois-Picardie, qui ont présenté leur plan d’action pour agir et sensibiliser sur le sujet, qui pourrait devenir de plus en plus préoccupant.
Deux paramètres sont importants pour comprendre le problème de l’eau douce sur le territoire. D’abord, la quantité : il y en a de moins en moins, « à cause du réchauffement climatique », souligne André Flajolet, président du comité de bassin Artois-Picardie. Ensuite, la qualité : celle-ci peut se détériorer, car moins il y a d’eau, plus les polluants sont concentrés.
« Aujourd’hui, 22 % des 97 masses d’eau sont considérées comme en bon état. L’objectif est d’arriver à 50 % en 2027 », indique Thierry Vatin, directeur général de l’Agence de l’eau Artois-Picardie. Une eau en bon état, cela implique qu’elle soit disponible, en bonne quantité, sans produits toxiques et qu’elle permette la bonne vie animale et végétale.
« C’est un challenge pratiquement impossible, mais pas inatteignable », juge Thierry Vatin.
L’enjeu de la quantité d’eau est complexe. « C’est un problème qui ne se voit pas. L’essentiel de nos ressources en eau vient des nappes phréatiques, dans lesquelles on pompe. Si on pompe trop, le réservoir se vide », illustre-t-il.
« Il y a de la ressource mais elle doit pouvoir se renouveler », pointe André Flajolet. En 2016, 481 millions de m 3 d’eau ont été prélevés, sur un maximum estimé à 500 millions de m 3 .
DE PLUS EN PLUS DE SOLS ARTIFICIALISÉS
Le volume d’eau pompé suit une tendance à la hausse (usages agricoles, construction de piscines privées), mais les ressources baissent. L’artificialisation des sols n’y est pas pour rien. « En un siècle, 70 % des zones humides du bassin ont disparu. On a retiré les bocages, les prairies », souffle André Flajolet. Aujourd’hui, 13 % du bassin Artois-Picardie est artificialisé et considéré comme « imperméable ». « Il faut des villes éponges, des villes perméables », soutient Thierry Vatin, qui estime que « le problème de l’eau va devenir visible dans quelques années ».
Un territoire est considéré comme en tension quantitative à court terme : le bassin de la Marque et de la Deûle, le long de l’axe Lille-Lens. Plusieurs le sont à moyen terme, comme la Lys, la Sambre ou l’Yser. « Il faut utiliser ce dont on a besoin, mais pas plus », pointe André Flajolet, qui estime qu’il est nécessaire de développer des pratiques plus économes, comme le goutte à goutte ou la réutilisation d’eau.
Un programme de mesures a été pris pour faire face à cet enjeu de l’eau, pour un coût estimé à 2,4 milliards d’euros.
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